La mobilité partagée fait
partie de l’économie partagée et englobe les modèles commerciaux, les
plateformes ou les réseaux qui impliquent une utilisation partagée et
temporaire d’outils de mobilité. Les rubriques ci-après concernent tous les
segments du marché de la mobilité partagée, à savoir le partage de véhicules
(partage de voitures, de vélos et d’escooter), le partage de trajets
(ridesharing, ridehailing et ridepooling) et le partage de places de
stationnement.
Les offres de mobilité partagée recèlent un grand potentiel pour organiser les transports de manière plus respectueuse de l’environnement, plus efficace économiquement et plus équitable socialement. Le rôle de la mobilité partagée dans la politique et la planification des transports doit être constamment valorisé afin d’exploiter pleinement ce potentiel de durabilité à l’avenir.
Les pouvoirs publics veillent à ce que les prestataires de partage bénéficient d’un accès non discriminatoire aux plateformes MaaS et les aident activement à se connecter à la NADIM. Les offres de partage doivent être intégrées aux plateformes de communication des communes et des villes ainsi qu’aux plateformes de distribution des transports publics. Ces dernières s’ouvrent pour que les acteurs en dehors de la branche des transports publics puissent vendre des produits liés aux transports publics.
Le partage des véhicules, des trajets et des aires de stationnement permet une utilisation efficace des infrastructures de circulation stationnaire et mobile. La mobilité partagée doit donc être privilégiée en conséquence lors de l’affectation des surfaces, p. ex. par la promotion des places de stationnement, par l’utilisation conjointe des surfaces des transports publics et par une connexion systématique aux plaques tournantes. Les instruments du droit de la construction et de l’aménagement du territoire peuvent également encourager le développement et l’utilisation de la mobilité partagée sur des terrains privés.
Les pouvoirs publics ont intérêt à ce que l’accès à la mobilité partagée soit équitable sur le plan social et territorial. Elle garantit, par le biais de conditions cadre favorables, que la mobilité partagée peut se développer dans tous les territoires de la Suisse. De plus, les prestataires de partage doivent avoir accès à des possibilités de financement dans le cadre de leurs efforts de développement durable.
La législation existante sur les transports doit être réexaminée afin d’y apporter des allégements, par exemple en ce qui concerne l’immatriculation et la taxation des véhicules ou l’octroi de licences aux chauffeurs professionnels. L’attractivité de la mobilité partagée ne doit pas être réduite à l’avenir par de nouvelles exigences, même si la sécurité des usagers de la route reste également une condition essentielle.
Les faits concernant l’impact sur le trafic et l’environnement de la mobilité partagée en Suisse doivent être étoffés. Il est nécessaire de lancer une offensive de recherche axée sur des projets pilotes afin de créer des bases solides pour la promotion et la réglementation.
Une intégration systématique et prospective de la mobilité partagée dans les concepts de mobilité des communes et des particuliers est essentielle afin d’exploiter les potentiels environnementaux, de créer des conditions favorables à la rentabilité des modèles commerciaux et d’éviter les effets secondaires indésirables. Les bases et les recommandations doivent être développées rapidement.
Les futures taxes de transport devront exploiter pleinement le potentiel d’incitation au partage des véhicules et des trajets. En plus d’une promotion fondamentale des outils de mobilité utilisés collectivement, ils offrent notamment des opportunités d’augmenter les taux d’occupation qui, du point de vue de la branche de la mobilité partagée, constituent un facteur déterminant pour les futures taxes de transport.
La science de la circulation basée sur le «trio» TIM-TP-mobilité douce est dépassée. L’évolution des nouvelles formes de mobilité doit apparaître clairement dans les modèles et les statistiques, et être documentée et communiquée au public.
Les pouvoirs publics vont de l’avant et développent des approches innovantes d’utilisation de la mobilité partagée pour les collaborateurs, par exemple en octroyant des budgets de mobilité multi-offres.